Emballages plastiques : quelles solutions pour une boucle plus vertueuse ?

Le « plastique » est un mélange contenant un polymère (matière de base) et des additifs, selon les propriétés que l’on veut apporter à la matière (résistance, élasticité, transparence, etc.). C’est pourquoi il n’existe pas un plastique, mais des plastiques ! Chacun avec sa structure, et donc chacun avec ses propres possibilités de recyclage et de biodégradabilité notamment. Les textiles (fils et fibres) ainsi que les élastomères ne sont pas considérés comme des matières plastiques.

CHIFFRES CLÉS EN EUROPE

L’Europe génère plus de 25 millions de tonnes de déchets plastiques par an (38 % enfouis, 32% incinérés, 30 % recyclés). 12 pays Européens enfouissent encore 50 % de leurs déchets plastiques, 9 pays ont réduit fortement l’enfouissement (- 10 % de leurs déchets plastiques) : Suisse 0,2 %, Allemagne, Luxembourg, Belgique, Danemark, Suède, Pays Bas, Norvège, Autriche

LES PLASTIQUES (FAMILLES ET QUALITÉS)

Grand nombre de plastiques aux propriétés différentes, on les classe en quatre grandes catégories :

Les Thermoplastiques : PE, PP, PS, PC, PET, POM, PVC, PA, PMMA, ABS, PETG, PCTA, PCTG …

Les Thermodurcissables : PU, Polyesters insaturés, Aminoplastes, Phénoplastes

Les Elastomères : Caoutchoucs, Elastomères spéciaux, Elastomères très spéciaux

Les Bio-Plastiques : Biosourcés, Biodégradables

RECYCLAGE ET CONTRAINTES TECHNIQUES

Pour beaucoup de plastiques :

Pas de valorisation matières,

Fabrication de produits de plus basse qualité

Valorisation thermique privilégiée

Problèmes :

Type et nature des résines

Mélanges avec d’autres déchets, produits souillés, multicouches …

Mélange ou association de plusieurs plastiques différents souvent incompatibles (tolérance : 2%).

LES AVANTAGES DES THERMOPLASTIQUES

Sous l’effet de la chaleur, les thermoplastiques ramollissent et deviennent souples. On peut alors leur donner une forme qu’ils garderont en refroidissant.

La transformation est réversible et renouvelable un grand nombre de fois, les thermoplastiques sont ainsi facilement recyclables

Les Thermoplastiques les plus couramment utilisés sont :

  1. PETE = PET : Polyéthylène téréphtalate (bouteilles d’eau…) ;
  2. PEHD : Polyéthylène haute densité (film « bruyant » type film protecteur paquets de cigarette, bouteille de lait…) ;
  3. V = PVC : Polychlorure de vinyle (canalisation, sols…) ;
  4. LDPE = PEBD : Polyéthylène basse densité (film plastique souple…)
  5. PP : Polypropylène ;
  6. PS : Polystyrène (pots de yaourt, ne pas confondre avec Polystyrène Expansé, très léger utilisé pour le calage)
  7. OTHER : autres plastiques.

A noter : il est possible de recycler ces plastiques à partir du moment où ils sont séparés pour leur recyclage.

Le PE et le PET se recyclent par exemple très bien. Attention cependant : il est rare d’utiliser 100% de matière recyclée dans un produit dans la mesure où le recyclage altère la qualité de la matière. La matière vierge est alors généralement utilisée en complément.

 

LES ALTERNATIVES : LES PLASTIQUES RECYCLES

Le plastique recyclé est issu du recyclage de matière vierge. Il peut être recyclé à partir de déchets plastiques ou de chutes de production. Concrètement, le plastique est trié, collecté, lavé, broyé, granulé avant d’être réinjecté dans l’outil de production, à la manière d’un granulé vierge.

L’opération de tri en amont est essentielle pour assurer la qualité de la matière recyclée ; la présence d’impureté est par exemple un frein au développement de débouchés industriels.

A noter : la structure de la matière pouvant être altérée lors de l’opération de recyclage, un granulé recyclé peut devenir difficilement – ou pas du tout – recyclable.

LES ALTERNATIVES : LES PLASTIQUES BIOSOURCÉS OU LES BIOPLASTIQUES

Le terme générique « bioplastiques » peut prêter à confusion car il désigne à la fois des plastiques biosourcés (fabriqués en totalité ou en partie à partir de composants naturels renouvelables) ou des matières plastique biodégradables. Or, certaines matières biodégradables peuvent parfois provenir de ressources fossiles. 3 catégories :

  1. Les plastiques biosourcés, biodégradables mais non recyclables : PLA (Polylactide)
  2. Les plastiques biosourcés, recyclables mais non biodégradables : Bio-PE / PE biosourcé / PE vert Recyclable
  3. Les plastiques conventionnels biodégradables mais non recyclables et issus de la pétrochimie : PBAT, PBS…

 

EMBALLAGES PLASTIQUES : QUELLES SOLUTIONS POUR UNE BOUCLE PLUS VERTUEUSE ?

L’éco-conception : intégration d’une part de matériau recyclé, utilisation de matériaux issus de la biomasse (fibres naturelles), l’utilisation de monomatériau ou monocouleur (le bi-matière rend impossible le recyclage de certains produits en fin de vie), utilisation de coproduits ou chutes de production ;

La réutilisation des emballages : choisir des emballages robustes et durables, établir un cahier des charges « emballage » destinés aux fournisseurs,

La séparation à la source. Exemple : séparation des films transparents des films couleurs noirs. En effet, le plastique transparent bénéficie encore de bonnes conditions de reprise alors que les débouchés pour le PE en mélange sont quasi inexistants depuis 1 an. La seule solution pour le mélange étant l’incinération (le coût entre 100€ à 150€/tonne). D’autant plus que cette solution permet de se mettre en conformité avec le décret 5 flux, de réduire la part de déchets enfouis ou incinérés et de réduire les coûts

Conditionner directement au format des filières de valorisation et densifier au maximum pour réduire l’impact transport.

Utilisation de solutions de Reverse Logistique permettant de mettre les moyens logistiques existants (flux et plateformes) au service d’une meilleure circularité.

 

EN CONCLUSION

La matière vierge est plutôt vertueuse EN AVAL => recyclable (sous réserve qu’elle soit bien triée !)

La matière recyclée l’est plutôt EN AMONT puisqu’elle fait l’économie de ressources fossiles. Elle peut aussi l’être en aval sous réserve qu’elle soit recyclable – mais il faut s’en assurer.

La capacité des déchets plastiques à être recyclés dépend :

Du choix des résines

Du non mélange de qualités pour un même accessoire

De la qualité du tri

Des volumes

De l’organisation logistique

Du coût global de l’ensemble des étapes ….

Les bioplastiques peuvent être une bonne alternative s’ils sont sourcés raisonnablement (issues de ressources renouvelables non prévues pour l’alimentation humaine) ; ils peuvent également être vertueux EN AVAL..

Cependant, la meilleure alternative à un plastique reste… le Non plastique !